Histoire de la biere

L’histoire de la bière nous fait voyager aux quatre coins du monde, nous fait découvrir des légendes, mais aussi des anecdotes qui témoignent de son rôle et de sa place dans l’Histoire.
A

ux quatre coins du monde, des archéologues trouvent des vestiges de bière.La naissance de la plus vieille boisson du monde, reste un mystère non élucidé, entouré de nombreuses versions.
L’homme s’est mis à récolter les céréales, à les cultiver, à les moudre puis à les faire bouillir… Ce sont de ces bouillies et de ces soupes épaisses oubliées et fermentées par inadvertance à l’air libre, que sont nées les premières bières.

Il y a plus de 7000 ans, des archéologues ont mis en évidence une boisson à base de riz, de miel et de fruits (aubépines et raisins). Cette bière jouait un rôle social, religieux et thérapeutique éminent dans la culture chinoise, et expliquerait les inscriptions des oracles de la dynastie Chang.

C’est en Mésopotamie (à Babylone), que l’on retrouve trace des premières recettes de la bière datant de plus de 4000 ans AV JC. La méthode des Babyloniens consistait à faire tremper du pain dans de l’eau, ce qui permettait une fermentation sauvage.
Les Sumériens consommaient jusqu’à seize sortes de bières (la « Sikaru » le pain liquide) qui prenaient la forme de boissons légères de couleur foncée, qu’ils consommaient le plus souvent avec une paille.
Les Babyloniens sont rapidement devenus de véritables experts et ont commencé à brasser à grande échelle.

Noble égyptien buvant de la bière et méthode de fabrication de la bière (« Zythum ») .

En Europe

La bière arrive en Europe vers 5 000 / 4 800 avant Jésus-Christ suivant deux courants : le courant danubien (Europe de l’est) et le courant méditerranéen (Sud de la France). Contrairement à ce que l’on croyait, la bière a été fabriquée et consommée très tôt en Grèce et à Rome, avant d’être il est vrai partiellement remplacée par le vin. Les civilisations grecques et romaines n’accordèrent pas la même faveur à la bière que les Égyptiens qui la leur avaient fait connaître. Elles vont être les premières cultures à se détourner de la bière, au profit du vin, symbole du sang du Christ dès le début de la chrétienté. De plus les Grecs et les Romains associaient la bière (vin d’orge) aux barbares. Pour eux, les peuples civilisés buvaient du vin.
Ce sont pourtant les Grecs et leur sens du commerce qui ont fait connaître la bière en Espagne, en Gaule et en Germanie.

Si le vin était consommé en Provence il y a 2 500 ans, la bière y était également très populaire et nos ancêtres brassaient eux-mêmes leur petite mousse, ont découvert des archéologues sur le site de Roquepertuse (Bouches-du-Rhône).

Le matériel retrouvé sur le site de Roquepertuse laisse penser que les habitants employaient à peu près les mêmes techniques que les brasseurs modernes pour la fabrication de leur bière. Ils trempaient l’orge dans des récipients, l’étalaient sur une surface plate et pavée pour le faire germer, le séchaient dans le four pour arrêter le processus puis l’écrasaient à l’aide d’une petite meule pour faire du malt.

L’Église romaine s’est accommodée de la bière, tout en réaffirmant le rôle imprescriptible et impermutable du vin dans la communion chaque fois qu’on proposera de substituer la bière au vin dans un sacrement, arguant d’une adaptation aux contraintes géographiques et à l’expansion de la chrétienté. La bière restera à jamais une boisson profane.

Dionysos n’est devenu le dieu du vin qu’après avoir régné comme Sabazios, le dieu archaïque de la bière.

Les Gaulois

La cervoise, potion magique pour résister à l’envahisseur romain !

Les Gaulois, au IVème siècle avant JC, considéraient la bière ou cervoise comme leur boisson nationale.
Le terme « cerevisia » juxtapose Cérès, la déesse des moissons, et la racine latine vis, signifiant la force.
Les moines ont été les premiers brasseurs de cervoise reconnus et ont conservé ce monopole jusque sous Louis XIV.

Les Germains l’adoptèrent au Ier siècle avant notre ère. Ils la fabriquaient avec de l’orge, du froment ou de l’avoine malté et l’aromatisaient avec du miel, du gingembre. Ils en transmirent l’usage aux pays du nord, qui en firent leur boisson exclusive après le IIIe siècle après J.C.

La cervoise était appréciée des Gaulois qui l’appelait la Korma ou Brace. Ce dernier terme, qui désignait simplement le malt, sera à l’origine des mots brasseurs, brassin, etc. La popularité qu’elle allait connaître tenait notamment, à la crainte des maladies que pouvait provoquer la consommation d’eau, par suite du manque d’eau potable. Par sa fabrication, la cervoise apparaissait donc comme une boisson sans risque. De ce fait, elle s’intégra à l’alimentation quotidienne.

Aux Gaulois revient le mérite d’avoir inventé le foudre et le tonneau en bois. Le premier était réservé à la fermentation et à la maturation, le second à la conservation et au transport.

Saint Hildegarde de Bingen

En 1070, l’abbesse Hildegarde de Bingen découvre l’utilité du houblon : il permet notamment une meilleure conservation du produit et possède des vertus antiseptiques. De plus, il apporte une caractéristique essentielle au breuvage : son amertume.

C’est en Flandre que l’appellation « Brasseur » est véritablement née. Elle fut attribuée à la personne chargée de remuer le brai (mélange d’eau et de malt).

Les Brasseurs, vitrail du XVe siècle, à la cathédrale de Tournai.

Déesse de la bière « Ninkasi » et Recette de bière sumérienne sur tablette.

En Egypte

Dans l’Égypte ancienne, on boit de la bière en toute circonstance : aux champs, à bord des bateaux, dans les réceptions, dans les cabarets des villes. Elle fait aussi bien le bonheur de pharaon que celui du simple paysan.
La plus claire était destinée aux populations les plus modestes comme breuvage de base, destiné aux travailleurs comme alimentation, mais aussi comme salaire. La bière plus épaisse, épicée au gingembre et sucrée au miel, était réservée à la haute classe de la société. La bière servait d’offrande religieuse et de monnaie d’échange pour les pharaons du Nil

La bière était aussi synonyme d’engagement, si une femme acceptait de boire une gorgé de la coupe d’un homme, cela signifiait qu’ils étaient fiancés.

La bière avait aussi des vertus curatives, on a retrouvé plus de 100 prescriptions médicales datant de 1600 AV JC, préconisant de boire de la bière.

Grecs représenter buvant du vin

Illustration de transport maritime Romain bière et vin

Tonneliers du Moyen Âge façonnant des tonneaux

VI ème siècle après JC

Commençons par le commencement

St Benoît fixe en 540 la règle d’autosuffisance des communautés monastiques. Le travail manuel complète l’activité intellectuelle. Cette règle monastique très importante autorise les moines à brasser leur bière et à la vendre pour assurer leur subsistance et celle de leur cloître où l’Abbaye.

On raconte que ce fut le Roi Dagobert, au début du VIIème siècle, qui créa le premier monastère pour fabriquer la cervoise. La bière des moines était créée !

Il semblerait aussi que ce fut Pépin le Bref, qui offrit à l’abbaye de Saint-Denis, en l’en 768, des houblonnières.

Son fils Charlemagne a par la suite entrepris de promouvoir la boisson. Il réunit les brasseurs en corporation et crée une charte pour régir la fabrication de la bière :

L’art du brassage est confié aux moines.
Un corps d’inspecteurs itinérants, chargés de parcourir le royaume afin de veiller à sa qualité, est mis en place
Des moulins pour le concassage du malt voient le jour

Dans l’un de ses capitulaires (édit royal), il exige : « chaque métairie royale, chaque monastère doit posséder une brasserie ».
Les moines, paysans et artisans produisaient, surtout dans le nord de l’Europe, des bières qui réconfortaient pèlerins et voyageurs de passage dans les monastères et les abbayes.

Hildegarde de Bingen, enseignant le brassage avec du houblon à un moine.

XIIIème siècle

C’est réellement au cours du XIII ème siècle que le métier de brasseur commence à se développer hors des monastères. Les brasseurs s’organisent alors en corporations appelées « guildes ».

Ce fut Saint-Louis qui organisa la première corporation des cervoisiers, en 1258. De même, il réglementa le commerce des grains et proclama, qu’en cas de disette, le brassage pouvait être interdit.
En 1268, le premier statut des « cervoisiers » est rédigé par Etienne Boileau alors Prévôt à Paris.
La première vente de cervoise apparaît à Paris au XIII ème siècle dans les cafés ayant une licence de bière. Jusqu’à cette période, la vente de cervoise était réservée aux brasseurs membres de la corporation.

C’est à partir de cette époque que la fabrication de la cervoise devint une activité économique importante.

A la fin du Moyen Âge, la bière continue à gagner en popularité. La consommation de bière s’élève à 400 litres par personne par an. La popularité est surtout due aux rares alternatives. La consommation d’eau était dangereuse en raison des nombreuses maladies, le vin était plus cher et n’était pas disponible partout et le thé ou le café n’était pas encore connu.

Le houblon est de plus en plus utilisé parce qu’il confère à la bière son amertume typique et des arômes particuliers. Le houblon accroît aussi le potentiel de garde de la bière, ce qui permet de l’exporter.

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